Ferrer ou ne pas ferrer
Là est la question
 

Je ne tomberais pas dans le blabla pour vous faire croire qu'un cheval sans fers vit 2 fois plus longtemps qu'un cheval ferré ni qu'un cheval sans fers marche de la même façon que ses potes ferrés-plaqués et tout ça. Vous ne me croiriez pas et vous auriez raison.

Ici, point de langue de bois ni d'arguments exagérés, je vous le rappelle. Du VRAI et c'est tout.

Alors déja pourquoi s'emmerder la vie à deferrer un cheval qui va bien ferré ? Pour faire des économies ? Pas vraiment, on n'économise souvent pas grand chose à ce petit jeu, et dans un premier temps, on dépense même parfois plus. On peut éventuellement être fortement gagnant si on devait poser des ferrures techniques (plaques, alu, collées ...)

On fait ce choix surtout pour 2 types de raisons :

-Philosophique; car on pense que le cheval sera mieux sans fers et "qu'il n'en a pas besoin"

-Vétérinaire; car on a un cheval pathologique qui pourrait être aidé ainsi.

Pour ma part j'ai commencé par faire un choix vétérinaire. Avec des résultats probants sous 15 jours dans le traitement de tremblements aux postérieurs ("shivering"). N'ayant donné aucune médication, je ne peux qu'être sûre que l'amélioration vient bien de cela. Cette amélioration s'est avérée durable et aujourd'hui rien ne me ferait revenir en arrière, de peur de perdre ce bénéfice considérable.

J'ai ensuite fait un autre choix vétérinaire, mais pour lequel j'avais d'autres options. Dans le traitement d'une inflammation/ossification sur un antérieur; on m'avait fortement conseillé de plaquer (à vie) ou de déferrer. Forte de mon premier succès, j'ai choisit cette deuxième possibilité. J'étais aussi motivée par le fait qu'une ferrure à plaque est réputée plus fragile qu'une autre, et avec un cheval de randonnée qui en plus engage fort, je voyais deja arriver les déferrages intempestifs au milieu de nulle part......Un cheval de rando pour moi ne doit jamais porter de ferrure fragile et technique de ce type; on est trop vite embêté.

Aujourd'hui les comportements douteux du cheval sur l'antérieur ont cessés. Rien ne peut plus le rendre "malade" pour l'observateur même averti et il passe le test de la planche sans problème. Je ne regrette donc rien de mes choix, et je pense que mon cheval non plus.

Mais tout est il rose ?


Non, surement pas. Aux questions les plus fréquentes, voici des réponses de la part d'une vraie cavalière montant un vrai cheval vraiment pieds nus depuis début 2008:

-le cheval peut il être sensible ?

OUI il y a une sensibilité possible, qui augmente en cas de forte humidité brutale ou d'asséchement violent de la corne. Elle se caractérise chez mon cheval par une gêne à la monte, sur terrains caillouteux. Notez cependant que ça concerne les antérieurs et que je suis revenue de loin avec ce cheval : la sole était enfonçable avec un doigt en 2008 !
RAS en attelage, carrière, longe....sauf au trot avec une voiture très lourde sur un très mauvais terrain (cailloux coupants) mais tout cheval non plaqué aurait réagit je pense.
Certains disent que leur cheval n'est pas sensible du tout, je ne sais pas si c'est exact.
¨Par contre je sais que la sensibilité disparait presque totalement même en terrain dur si les parages sont bien faits et régulièrement......
Le plus souvent son origine se trouve dans une ligne blanche distendue pour cause de mauvais entretien.

-le pied s'use t il trop ?

NON une fois la transition faite (8 mois pour moi), si le travail est régulier et le cheval alimenté correctement. La pousse compense l'usure et des parages sont même nécessaires.
Par contre, si vous faites un travail exceptionnel il faudra prévoir des hipposandales : randonnée d'une semaine; attelage sur route bitumée tous les jours.....
Les sandales protègent de l'usure, mais ont aussi des qualités amortissantes très avantageuses à l'attelage.

Pour une sortie à la journée (25/35 km) on ne mets rien; normallement tous les chevaux vont aller bien.
Au dela cela dépend;  2 à 5 jours consécutifs sont possibles sans sandales, rarement au delà. Et là cela dépend vraiment du cas; il faut un peu d'expérience avec son cheval pour juger.

Pour un plus gros périple l'animal peut rester pied nu de 40 à 50 % du temps pour les antérieurs; et 70 % environ pour les postérieurs.

Avant la fin de la transition, il se peut que le pied soit parfois un peu court, mais sans plus si vous avez une activité raisonnable.

-Peux t on monter comme on veut ?

OUI si on prend soin d'avoir une paire d'hipposandales de modèle et de taille bien adapté au cheval pour les sols trop difficiles ou les randonnées trop longues.

-Peux t on atteler comme on veut ?

OUI si on prend soin encore une fois d'avoir une ou 2 paire(s) d'hipossandales bien adaptées pour les longues randonnées susceptibles de trop user le pied. Il n'y a alors plus aucune limite au kilométrage et les inconvénients du bitume sont moindres par rapport à une ferrure classique qui transmet les vibrations. En effet, le pied nu y résiste déja mieux en lui même, et les sandales vont absorber les vibrations néfastes pour la santé à long terme.
Il me semble à ce sujet que le pied nu est une véritable aubaine pour le meneur soucieux de protéger les jambes du cheval soumis à de nombreuses sorties sur bitume. Il est dommage que de nombreux meneurs ignorent encore totalement ce concept; qui allie cout raisonnable, amortissement optimal et grip idéal.

-Faut il des soins spéciaux ?

OUI il faut prévoir de rectifier le parage tous les 7 à 15 jours sur un cheval qui bosse. Une renette et une rape suffisent (mettez des gants !) même si un trépied de parage reste un plus évident. Vous viendrez vite à cet accessoire; c'est certain.

Sinon, il faut surtout un paddock spacieux, avec des compagnons pour inciter au mouvement et idéalement un terrain proche de ce que le cheval trouvera lors du travail.

Certains courants conseillent  des produits, d'autres de s'abstenir. Ma politique actuelle est simple : alimentation équilibrée pour la pousse du pied, et huile végétale sur le pied en période de très forte sécheresse, après un bain rapide.

Je serais bien tentée par des produits comme le "Keratex"; mais leur coût associé à des critiques par toujours très bonnes sur le Net me font renoncer à les tester.





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